Pour diverses raisons (refus de l’artiste qui préfère exploiter les nouvelles versions enregistrées dont il est le producteur, sur lesquelles il « touchera » davantage, ou manque d’intérêt pour l’artiste de la part de la major – Sony – propriétaire des bandes originales RCA ?), les premiers enregistrements d’Alain Barrière, parus sur le label RCA entre 1961 et 1966, n’avaient jamais été rééditées en CD ! Et pourtant, des tubes, il en a eus ! Ils sont tous là, en qualité CD, de Cathy (1961) à Les guinguettes (1966), en passant par Elle était si jolie, Plus je t’entends (1963) et Ma vie, le grand slow-qui-tue de l’année 1964... Avec les arrangements originaux de Jean Claudric et d’Armand Migiani.
En 1966, Alain Barrière signe chez Barclay, et ce sont d’autres succès qu’il va aligner dans les hit-parades jusqu’à la fin de la décennie. Doué pour les chansons d’amour, le bel Alain poursuit dans cette veine avec Va, Toi, Vous, Emporte-moi..., qui firent les beaux soirs des pistes de danse... Mais Barrière n’est pas tout d’une pièce : à ses débuts, il mit en musique et enregistra des poèmes de Paul Fort et de Robert Desnos (non repris ici). Au printemps 1968, en pleine guerre du Vietnam, il sort le fameux 45 tours à la pochette barrée d’un énorme V couleur de sang... V, une chanson « engagée », peut-être un peu grandiloquente, mais comme Barrière ne faisait pas partie du « club », elle passa un peu inaperçue...
À l’approche de l’été, à peu près au même moment que les Pop Tops (Oh Lord, why Lord) et les Aphrodite’s Child (Rain and tears), il met des paroles sur le fameux Canon de Pachelbel (Tout s’en va déjà) et en 1969, il compose une nouvelle musique sur le poème d’Aragon, Les yeux d’Elsa, quinze après la version qu’en fit Jean Ferrat... On se souvient aussi de Viva Ougadougou, sorti la même année, une tentative dans le typic avec ses jeux de mots (« Nous nous sommes perdus quelle malchance / Car l’Oubangui danse quand d´autres charrient... »), de À regarder la mer, Rien qu’un homme ou de Tu t’en vas, grand succès de l’année 1975, interprété en duo avec Noëlle Cordier... On (re)découvre aussi des chansons moins « tubesques », comme Je reviendrai d’Al Cantara, Tu vois, La chamade, Ça fait aimer la vie, Un homme s’est pendu, C’était aux premiers jours d’avril ou Depuis septembre...
« De ses premières chansons toutes plus belles les unes que les autres, nous en avons retenu 48, emblématiques ou méconnues, mélancoliques ou populaires, en tout état de cause celles où sa merveilleuse voix, son charisme, son sourire et sa sensibilité prouvent sans ambages qu’il fut et demeure un artiste français absolument incontournable et que nous aimons toujours beaucoup », écrit dans le livret Matthieu Moulin, maître d’œuvre avec Marc Grillet, de ce double CD disponible uniquement par correspondance sur le site de Marianne Mélodie.
• Anthologie 1961-1975, collection Chansons tendres, Marianne Mélodie.
• Site : www.mariannemelodie.fr (téléphone : 0892 350 322).
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